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Le parcours de coaching et l’importance du contracting

Jo Vervaet
Un parcours de coaching solide ne commence pas avec la première question, mais avec une bonne connexion entre le coach et le coaché lors de l’entretien d’introduction. Le coaching professionnel repose en effet sur la confiance, des accords clairs et un processus qui mène pas à pas vers le changement. À quoi ressemble concrètement un parcours de coaching dans la pratique? Qu’est-ce que le contracting et pourquoi est-il crucial pour la qualité et les résultats? Dans ce blog, vous trouverez un aperçu des phases d’un parcours de coaching. En bonus, vous pouvez télécharger un modèle pratique de contrat de coaching.

1. Le lien entre coach et coaché comme clé du succès

La recherche confirme ce que de nombreux coachs et coachés savaient déjà intuitivement: la qualité de la relation de coaching est le facteur de réussite le plus important. Les personnes ne se mettent véritablement en mouvement que lorsqu’elles se sentent en sécurité, reconnues et prises au sérieux.

Une bonne relation de coaching est:

  • Confidentielle: Ce qui est discuté reste entre les quatre murs de l’entretien de coaching, sauf accord explicite contraire.
  • Égalitaire: Le coach n’est pas un expert qui sait mieux, mais un accompagnateur engagé qui se tient aux côtés du coaché.
  • Empathique mais aussi précis: Un coach écoute attentivement, fait preuve d’empathie, mais ose aussi confronter et refléter lorsque c’est nécessaire.
  • Attentive: Le coaché se sent réellement vu, entendu et pris au sérieux.

Mais une bonne connexion ne suffit pas. Celui qui souhaite être coaché de manière professionnelle et durable tient également compte du parcours du coach.

  • Formation et certification. Un coach professionnel a suivi une formation sérieuse en coaching et travaille de préférence avec un certificat reconnu (par exemple ICF, EMCC, NOBCO…).
  • Expérience et spécialisation. Selon la demande, il peut être pertinent de choisir un coach ayant une expérience dans des situations similaires ou une expertise dans une méthode particulière.
  • Adhésion à une association professionnelle. Cela offre non seulement une garantie de qualité, mais aussi une visibilité sur le code de conduite et les lignes directrices déontologiques auxquelles le coach se conforme.
  • Transparence sur la méthodologie. Un bon coach communique clairement sur son approche, les méthodes utilisées, la durée du parcours et les tarifs.

2. Comment se déroule un parcours de coaching?

Un parcours de coaching est toujours adapté à la mesure du coaché et de sa demande, et il dépend évidemment aussi fortement du style et de l’expérience du coach. Pourtant, il existe un certain nombre de phases typiques que l’on retrouve dans chaque processus de coaching.

La durée d’un parcours de coaching varie également en fonction de la demande et du contexte, mais en général, il s’étend sur une période de 3 à 6 mois avec 5 à 10 séances.

1. Entretien préliminaire et prise de contact

Chaque parcours commence par un entretien d’introduction. Cet échange a plusieurs objectifs. Le coaché dispose d’un espace pour explorer et exprimer sa question, son désir ou son défi. Souvent, ces éléments ne sont pas encore formulés de manière précise et le coach aide alors à clarifier ce qui est réellement en jeu.

Le coach explique également sa manière de travailler: quelles méthodes de coaching il utilise, quel rôle joue le coaché dans le processus et ce que le coach propose ou non. Certains coaches travaillent de façon corporelle ou systémique, d’autres plutôt avec des modèles structurés ou des exercices activateurs. Les coaches expérimentés adaptent l’utilisation de leur boîte à outils en fonction de la situation et de la demande.

Un aspect important de cet entretien préliminaire est l’accord réciproque. Y a-t-il suffisamment de sécurité, de confiance et d’ouverture? Est-ce que les deux parties ressentent une bonne adéquation? Ce lien relationnel est évidemment crucial. Sans une base solide de confiance, aucun parcours de coaching ne peut véritablement réussir.

2. Contractualisation et définition des objectifs

Lorsque le coach et le coaché décident d’avancer ensemble, le parcours prend forme. Ils conviennent du nombre approximatif de séances, du rythme (par exemple toutes les deux ou trois semaines) et de la manière dont les entretiens auront lieu: en présentiel, en ligne ou en mode hybride.

On s’arrête également de manière explicite sur les objectifs. Que souhaite le coaché changer, atteindre, comprendre ou intégrer ? Ces objectifs peuvent être concrets et mesurables, par exemple dans le cas du performance coaching ou du stress coaching, ou plus ouverts et approfondis, comme dans le life coaching ou le coaching développemental.

À cette étape, un contrat de coaching est également rédigé et signé: il définit clairement les attentes réciproques concernant l’engagement, la confidentialité, les limites du coaching et les responsabilités.

3. Séances de coaching

Le cœur du parcours de coaching est constitué d’une série de séances, généralement de cinq à dix. Chaque séance dure entre une heure et une heure et demie.

Le coach adapte son style aux besoins du coaché et au moment présent. Un bon coach dispose d’une boîte à outils variée de méthodes, de techniques et de formes de travail qu’il utilise en fonction de la situation.

Le coach veille à trouver un équilibre entre accompagner et challenger. Parfois, il tend un miroir, pose des questions percutantes ou déconstruit des croyances tenaces. À d’autres moments, il laisse de la place à la bienveillance, au silence ou à une simple pause pour observer ce qui émerge.

4. Réflexion intermédiaire et ajustements

Tout au long du parcours, des évaluations régulières sont effectuées. Qu’est-ce qui change? Qu’est-ce qui fonctionne déjà, quelles évolutions sont positives? Qu’est-ce qui demande encore de l’attention? Le coaché réfléchit à l’impact des entretiens précédents et à leur application dans sa vie quotidienne. Le coach écoute, soutient et ajuste le coaching si nécessaire.

Les objectifs peuvent être adaptés ou même évoluer au fur et à mesure de l’avancement du coaché. Parfois, le focus se déplace des choix de carrière vers les limites personnelles, ou de la performance vers la quête de sens. Le coaching n’est donc pas un processus linéaire.

Au cours de cette réflexion, il devient souvent plus clair quel type de coaching correspond le mieux au coaché. Un bon coach sait rester flexible.

5. Clôture et intégration

Avec le temps, le parcours arrive à sa conclusion. Cela ne signifie pas que 'tout est résolu', mais que le coaché ressent à nouveau suffisamment de confiance et de direction pour continuer de manière autonome. La dernière séance est également consacrée à un retour en arrière: qu’est-ce qui a changé? Quels apprentissages et quelles compétences ont été acquis? Qu’est-ce qui reste, quels sont encore les points à travailler?

Certains coaches utilisent à la clôture un exercice d’intégration, un document récapitulatif ou un rituel qui symbolise la fin du processus. L’objectif est d’ancrer durablement les acquis et de permettre au coaché de poursuivre en toute conscience sur ses propres jambes.

En concertation, une séance de suivi peut être prévue quelques mois plus tard, ou le coach reste disponible en arrière-plan pour répondre à des questions ou entamer un nouveau parcours. Dans tous les cas, tout se fait en accord avec le coaché.

3. Qu’est-ce que le contracting en coaching?

Le contracting est le processus par lequel le coach et le coaché (et parfois aussi le commanditaire) établissent des accords clairs concernant le parcours de coaching et les consignent dans un contrat de coaching.  Il est essentiel de définir clairement les attentes, les responsabilités et les limites avant de démarrer le processus.  Un bon contrat offre sécurité, clarté et un cadre professionnel, y compris sur le plan juridique.

4. Que contient le contrat de coaching?

1. Identification des parties prenantes

Le contrat mentionne clairement les personnes impliquées dans le parcours. Cela commence par les coordonnées du coach (nom, adresse, informations de contact) et du coaché.  Dans le cas d’un coaching en entreprise, le commanditaire est également indiqué, par exemple un responsable RH ou un supérieur hiérarchique.  Ceci est particulièrement important en cas de coaching triangulaire, où plusieurs intérêts sont en jeu. En précisant dès le départ qui joue quel rôle, les responsabilités deviennent claires immédiatement.

2. Objectif du parcours de coaching

Un parcours de coaching part toujours d’une question, d’un objectif, d’un désir ou d’un défi.  Le contrat de coaching décrit pourquoi le processus est mis en place, quels sont les résultats visés et ce que le coaché espère atteindre.  Dans le cas d’un coaching commandité par une organisation, la perspective du commanditaire ou de l’entreprise peut également être reprise.  Il est essentiel que ces objectifs soient alignés et qu’il reste de la place pour l’évolution au fil du processus, car une demande peut évoluer ou se préciser.  Les méthodes ou approches utilisées peuvent aussi être mentionnées ici.

3. Durée et fréquence

Cette partie précise combien de séances sont prévues, leur durée et sur quelle période le parcours s’étend.  Par exemple: six séances de 90 minutes sur une période de trois mois.  La fréquence est également discutée: les séances peuvent avoir lieu chaque semaine, toutes les deux ou trois semaines.  En clarifiant cela à l’avance, les deux parties peuvent s’organiser.

4. Lieu et modalités du coaching

Le contrat précise où se dérouleront les séances: au bureau, dans un espace de consultation, en ligne par visioconférence, en marchant dans la nature ou sous une forme hybride.  Cet aspect logistique est loin d’être anodin. Certains coachés s’épanouissent lors de rencontres en présentiel, d’autres profitent de la flexibilité des entretiens en ligne.

5. Confidentialité et éthique

Le coaching exige un haut niveau de confidentialité.  Le contrat stipule donc que tout ce qui est partagé pendant les séances reste confidentiel et ne sera pas communiqué à des tiers, sauf accord explicite du coaché.  En cas de coaching commandité par une organisation, il est crucial de définir si et comment un retour d’information est fait à l’employeur, au supérieur hiérarchique ou aux RH.  Le coach peut également indiquer le code éthique qu’il suit, par exemple celui de l’International Coaching Federation (ICF) ou de l’EMCC.  Cela renforce le cadre professionnel et assure une transparence sur les valeurs qui guident son travail.

6. Responsabilités du coach et du coaché

La relation de coaching n’est pas unilatérale.  Le contrat précise que le coaché reste responsable de son propre processus d’apprentissage, de ses choix et de ses résultats.
Le coach ne prend pas de décisions à sa place, mais accompagne le processus et veille au respect du cadre convenu.  Le rôle du coach comme facilitateur du processus d’apprentissage est clarifié, afin d’éviter toute confusion sur les attentes.

7. Accords en cas de modification ou d’annulation

Que se passe-t-il si le coaché souhaite reporter ou annuler une séance?  Le contrat précise clairement combien de temps à l’avance une séance peut être déplacée sans frais (par exemple 48 heures) et ce qui est prévu en cas d’absence ou d’annulation tardive.  Cela évite des frustrations et protège le temps du coach.

8. Tarif et modalités de paiement

Le contrat reprend tous les accords financiers: le tarif par séance ou le prix total du parcours, le régime de TVA, d’éventuelles réductions en cas de forfait, ainsi que le délai de paiement (par exemple 30 jours après facturation).  Pour un coaching en entreprise, les informations de facturation et les modalités de prise en charge sont également mentionnées.  De cette façon, aucune surprise n’apparaît sur l’aspect financier.

9. Clôture du parcours

Un parcours de coaching peut se terminer de différentes manières: après le nombre prévu de séances, à l’atteinte de l’objectif ou de manière anticipée si l’une des deux parties le juge nécessaire.  Le contrat précise que les deux parties peuvent mettre fin au processus, moyennant concertation et dans le respect des accords pris.  Il est fréquent de prévoir une dernière séance dédiée à la réflexion et à la conclusion, afin d’offrir une clôture claire au coaché.

10. Signature

Enfin, le coach et le coaché confirment par leur signature qu’ils acceptent le contenu du contrat.  Cela peut se faire sur papier ou par voie électronique.  La signature n’est pas seulement un acte administratif, mais aussi un point de départ symbolique de l’engagement des deux parties.

Téléchargez ici un modèle de contrat de coaching à compléter